Né en 1982 à Lyon (France)
vit et travaille à Lyon (France)
Vahan Soghomonian est artiste, mais aussi musicien et poète. Diplômé de l'école des Beaux-Arts d'Aix-en-Provence en 2008, il a été membre du Laboratoire espace cerveau, le groupe de recherche interdisciplinaire de l'IAC. Son travail se décline à travers une multitude de formats et de modalités de présentation, parfois informelles – lecture, concerts, performances, éditions, projections, installations. Il a exposé dans de nombreux lieux en Serbie, en Arménie et en France, notamment à l'IAC en 2015 lors de l'exposition Otium #1 - Kata Tjuta.
Dans le processus artistique de Vahan Soghomonian, les mots, les végétaux, les sons, les images et les matériaux forment un réseau organique qui se modèle au gré des installations et des contextes où les œuvres s'animent. Les frontières entre le donné naturel et les productions culturelles s'abolissent au profit d'un grand ordre – ou désordre – cosmique : des plantes de rue en résidence d'artiste, des paysages de coucher de soleil à l'ère de l'anthropocène, des stations sonores en communication avec les orages, des poèmes souterrains écrits pour le ciel... Les plantes intéressent particulièrement l'artiste par leur faculté à croître et à se développer selon les contraintes de leur milieu, dans une perspective moins botanique qu'analogique : selon le philosophe Gilbert Simondon, le principe d'individuation (par lequel un organisme acquiert les caractéristiques qui le distinguent de son groupe) s'applique autant à la biologie qu'à la mécanique, aux groupes sociaux, à la psychologie. Pour Vahan Soghomonian les œuvres d'art relèvent également de ce processus d'individuation, comme l'installation en croissance FYTOLIT (2016-2018) – écosystème hybride associant son, lumière, sculptures cinétiques et plantes – dont les évolutions successives s'inspirent du fonctionnement plastique du cerveau.
Vahan Soghomonian manipule des formes en migration, qui traversent différents niveaux de l'expérience humaine : réel, imaginaire, symbolique. Il revient régulièrement au motif de la montagne – du mont Ararat en Arménie au Mont analogue de René Daumal – vécue à la fois comme force géologique et pont reliant le ciel à la terre, définissant chez l'humain son rapport à la transcendance. Cette distribution entre « ce qui est en haut et ce qui est en bas » se matérialise sous forme d'antennes, notamment dans le projet ORG (commencé en 2015). A la fois instrument de musique et d'observation, l'ORG est une installation sonore évolutive qui capte et émet les informations fluctuantes de son environnement ; en tant que mémoire active de l'espace et appareil méditatif c'est une Arche, un passage reliant les réalités matérielles et celles de l'esprit.