Interdisciplinaire, ce Laboratoire rassemble les réflexions et les expériences d’artistes et de scientifiques (neurosciences, physique, astrophysique) ainsi que celles de philosophes, d’anthropologues, de théoriciens et d’historiens de l’art.
Dès la fin des années 50, de nombreux artistes ont mis en pratique de nouvelles approches de la relation au spectateur-visiteur. D’une posture égocentrée, qui traduisait plastiquement leur sensation, ils sont passés à des propositions de type « allocentré », où la perception du monde était alors comme donnée en partage, selon un processus où le « soi » et l’autre se fondaient, laissant place à l’émergence de l’expérience en tant que telle. Il importe donc que le Laboratoire Espace Cerveau (Station 1) décrypte et réexamine ces démarches artistiques passées, au regard des pratiques artistiques contemporaines.
Au-delà des effets visuels de l’art optico-cinétique, les œuvres ici convoquées, souvent tridimensionnelles, relevant davantage de procédés cybernétiques ou psychédéliques, ont généré un nouveau rapport à l’espace par leur dimension immersive, l’introduction de la lumière et du mouvement comme matériaux premiers, suscitant également des effets d’hypnose ou de « rêve éveillé » (appareils de Nicolas Schöffer, de Brion Gysin…). Sur un mode plus métaphysique et à la suite de Lucio Fontana, James Turrell entreprend par ailleurs la conquête de l’infini, postulant la perception comme un médium en soi.